السبت، 16 أغسطس 2008

Non à l’irakisation du Maghreb par le biais de la Mauritanie


Non à l’irakisation du Maghreb  par le biais de la Mauritanie
 Par:IDRISSI Houssaine
    La France  s’est empressée , Nigeria également d’ailleurs,  pour exprimer son opposition quant à la réussite du putch dans le palais présidentiel mardi dernier en Mauritanie, elle a même  « largué »  des menaces de mettre un terme  à ses aides ou d’intervenir comme il été le cas au Tchad , alors que les Etats  Unis se sont, en quelque sorte, abstenus par confiance, peut être ,à la Ligue Arabe, à moins que ça soit une acceptation pure et simple de l’alternative des putschistes ! En extrapolant un peu les choses, on se trouve  à nouveau devant un puzzle  de la géopolitique dans le bassin méditerranéen pour ne pas dire dans le monde, nonobstant le poids de la Mauritaniedans l’échéquier international.
   Le pays en question a attiré l’attention particulièrement des Grands impérialistes dès le début du siècle dernier et devient un véritable élément de l’enjeu politique international avec l’exploitation du fer de Zouirat , la normalisation des relations avec l’état  sioniste et la découverte du pétrole tout dernièrement .Tout cela ne fait que propulser  la Mauritanie au rang des pays qui attisent les convoitises des multinationales ,alors que la menace des bases terroristes persiste dans la région  se manifestant par des opérations sporadiques mais gênantes quand même !On se souvient , d’autre part, de la recherche des Etats Unis d’établir  des bases stratégiques en Afrique  pour défendre leurs  intérêts et ceux des pays impérialistes, comme Grand Gendarme de la mondialisation, pour assiéger les zones maléfiques ,juste au lendemain du lancement du projet  du Grand Moyen Orient  et de l’impossible arrestation de Ben Laden .Mine de rien  la Mauritanie se pavoise de sa nouvelle situation  mais ignore en même temps le danger qu’elle encoure en tant qu’enjeu réel entre les grandes puissances et particulièrement entre les Etats Unis et la France lancée dans le défi sarkozien de l’union méditerranéenne.
    Les élections  présidentielles, après les élections parlementaires, ont bien eut lieu sous l’œil vigilant des observateurs internationaux (la représentativité y est) .On est même allé jusqu’à applaudir la naissance d’une expérience démocratique  montée sur les créneaux  du Maghreb et du monde arabe  dont les régimes politiques en présence laissent à désirer  à plus d’un coté .Le vent du changement ne s’est pas fait attendre. Le putch surprend les observateurs comme les Etats et les instances internationales, en gelant le poste du président élu démocratiquement et déchouant le gouvernement. La machine diplomatique tourne rapidement lançant en l’air des positions allant de la dénonciation jusqu’au refus et la revendication du retour du régime démocratiquement  mis en place (par la junte militaire gardienne indéfectible du Pouvoir) . Seulement Il semble que les positions exprimées ne sont, en fin de compte, que  des positions de forme vouées à la consommation, à la surenchère, étant donné que tous les protagonistes quel que soit leur situation, trouvent dans le putsch un des cotés qui les arrange  ne serait ce que provisoirement.
   Les putschistes, pris dans l’étau des événements et leurs propres manigances , se lancent dans une course  de contacts diplomatiques pour convaincre qui veut les entendre ,de leurs  bonnes intentions comme de leurs bons offices  pour présenter les garanties de protéger les intérêts de tout un chacun .Réussir vaut certainement une chandelle au moins pour apaiser la situation diplomatique au niveau du bassin méditerranéen !Mais reste la question de la forme  de la démocratie nouvellement imposée d’en haut et par la force des armes. Correspond-elle à la forme qu’imposent les américains par les armes en Irak après avoir fait fi des lois et institutions internationales ?
    Le problème est bien posé .Qui des deux grands de la France ou des Etats-Unis pourra attirer la Mauritanie à son sillage hégémonique suite à ces changements : élections démocratiques, putsch-blanc qui arrange les choses pour le moment en terme de protection des intérêts mais reste  sous les menaces des américains si toutefois il y a une mise en cause  de la naturalisation des rapports avec Israël
   Issue en vue  pour le moment est de geler l’erreur militaire en attendant que soit résolu le conflit entre la Russie et la Géorgie et la fin des Jeux olympiques politisés excessivement cette fois. En attendant il est primordial que l’affaire mauritanienne sorte du bourbier inter national où les intérêts des peuples sont marginalisés et bafoués et où des esprits mal intentionnés se  proposent de fausser le jeu, mais au profit de qui ?     
                  Sidi Slimane   13/08/08