Le « concile » des 20 aux pays de la crise
Qui sème l’argent récolte la faillite
Par Houssaine IDRISSI
La crise financière que traverse la mondialisation continue à pondre des merveilles quant à la proposition de solutions concomitantes à la gravité de la situation. Il faut dire que les initiatives et prérogatives européennes avancées par Mr Sarkozy président de la république française et président en exercice de l’EU , prennent de l’ampleur dans le cadre la réalisation à l’échelle mondiale tout en reflétant bonnement les bases conceptuelles de ces prérogatives ,comme suit
:
- La crise mondiale actuelle, approuvée comme telle, trouve sa solution dans la coopération mondiale sous l’égide des Grandes puissances.
- Le problème financier, caractère principal de la crise, trouvera sa solution dans la finance et par la finance, en mobilisant la finance publique dite de souveraineté (le plan de sauvetage à l’échelle européenne du 24 Oct. 2008 annonce 2550 milliards de dollars).
- La violation des lois du capitalisme, constat irrévocable, de la part des multinationales, demande des gardes fous à ne pas dépasser par les beneficaires des aides dont les banques et sociétés en difficulté.
- Le dépassement de l’état nation par les multinationales dont le jeu est justement transnational, demande la présence de ces Etats Nations comme gendarmes des « brebis galeuses » enivré par des bénéfices.
Ne doit on pas remarquer que la ligne européenne pour la lutte contre les effets de la crise s’est imposée non par sa cohésion, mais comme seule alternative qui se positionne à gauche de l’américanisation du monde? Bush l’accepte sans conviction peut être, mais la situation grave et les échecs accumulés sur le plan international, ne lui laissent aucun choix. Convaincre bush de l’opportunité de la chine,largement critiquée sur tous les plans par le brain office de la maison blanche, pour solutionner la crise en place n’est pas chose facile à avaler, d’autant plus que plusieurs apprentis- sorciers sont en ligne (Argentine, Brésil, Turquie par ex secoués par les graves crises à la fin du siècle dernier et le début du siècle actuel) dans le cadre du conseil des 20 . Seulement l’action sarkozyenne est convaincante par son pragmatisme et dynamisme (substantifs collés à la personne de Sarkozy à maintes occasions). Maintenant la réunion des 20(Washington, décembre 2008) sort triomphalement avec une alliance sacro sainte mission de préserver le monde capitaliste du sort lamentable de la mondialisation, des million de dollars sont mis à la disposition des Etats Nations ( presque acculés à sombrer dans la poubelle de l’Histoire selon la bonne volonté des experts idéologues de la mondialisation) pour un avenir prometteur, provisoire d’ailleurs, en attendant que la tempête se calme.
Les décisions sont prises d’un commun accord entre les Grands et les moins Grands du monde (8+12 la représentativité ici est financière et elle n’est pas géographique, l’Afrique est retenue presque absente et ce n’est pas un hasard) pour s’attaquer à la crise.
Plusieurs remarques sont à noter:
-1
que l’Europe a damé le pion à l’Amérique contrairement à ce qui s’est passé après la crise de 1929, quand l’Europe d’après guerre se voit happée par fascisme le troisième larron de la situation tout au moins ou dans les meilleurs des cas dans l’adoption des idées de Keynes ou du new deal reformé .N’est ce pas là une manière, parmi tant d’autres, de désarçonner le Grand SAM dans sa ruée hégémonique depuis la deuxième guerre mondiale.
-2
que lever le drapeau de la finance pour s’attaquer à la crise financière reste à ce qu’il parait partiel en perdant par là la globalité pour faire face à la crise structurelle de la mondialisation .Il découle de ce qui précède que plusieurs secteurs restent exposés aux effets néfastes de la crise comme c’est le cas du secteur de l’automobile et des pays considérés jusque là comme couverts de la déstabilisation de la mondialisation (pays scandinaves ,les grands de l’OPEP) .L’avant goût de la victoire se dilue car les obstacles des finances n’arrêtent guère la débâcle.
-3
que l’alternative européenne constituant le top de la pensée économique capitaliste ne propose pour l’instant qu’un palliatif thérapeutique extraordinaire pour désamorcer la crise en extension en mobilisant des capitaux énormes sous la houppelande des Etats Nations tout en négligeant le coté social de la crise pour l’instant.
?Qu’en déduire
-1
La récession en cours générée par la crise en place dans la mondialisation poursuit ses effets horizontalement et verticalement de par le monde malgré les prérogatives hâtivement prises et mises en application : des faillites sont annoncées dans le secteur de l’automobile, la confection, la sidérurgie et d’autres secteurs attendent le verdict, les budgets sont adaptés et reformés dans le cadres « des alertes » et changements inattendus (prix du pétrole par exemple).
-2
Le flux des capitaux allant à la rescousse des Grands pour renforcer les budgets de souveraineté mis à la disposition des grands pour contrer la crise ne manque pas de créer un véritable déséquilibre des finances au niveau mondial pour ne pas dire un désordre que le capitalise rêve en vain de dompter (GATT puis OMC et rencontres du G8) ; résultat tangible ouverture du cercle des pays appauvris aux nouveaux candidats.
-3
Les faillites en cours, ou en vue, multiplient les licenciements(6000 en France ;1680 au Japon)ou tout au moins créent des subterfuges à même de vivre la crise bénéficiant du soutien de l’état dans le cadre des aides durables , alors que le taux de chômage monte(les estimations des sans emploi restent significatives :190 M en2007,195 M en 2008 et 210 en 2009 à en croire les experts de l’OIT ) parallèlement au blocage des salaires et des demis salaires .Bien sûr, on n’est pas encore arrivé à la mendicité, aux manifestations, protestations et révolutions profondes, mais des mouvements sociaux de fond se préparent car tout accule les démunis à refuser la misère ,la crise dont ils ne sont pas responsables.
En conclusion
La mondialisation a génère une panoplie de prérogatives dans le cadre du G20 pour supplier aux dégâts des multinationales et aux institutions des finances croyant circonscrire et redorer le blason sa propre crise ,le fond de la chose reste à voir et c’est la véritable question dans le débat autour de l’avenir de l’humanité justement alors nous fêtons le soixantième anniversaire des droits de l’Homme .La mondialisation à l’américaine révolue doit achopper sur un monde nouveau, un monde où règne la liberté la dignité des hommes et des femmes .
Sidi Slimane le 23-12-2008