Non à l’irakisation du Maghreb par le biais de la Mauritanie
Par:IDRISSI Houssaine
Le pays en question a attiré l’attention particulièrement des Grands impérialistes dès le début du siècle dernier et devient un véritable élément de l’enjeu politique international avec l’exploitation du fer de Zouirat , la normalisation des relations avec l’état sioniste et la découverte du pétrole tout dernièrement .Tout cela ne fait que propulser la Mauritanie au rang des pays qui attisent les convoitises des multinationales ,alors que la menace des bases terroristes persiste dans la région se manifestant par des opérations sporadiques mais gênantes quand même !On se souvient , d’autre part, de la recherche des Etats Unis d’établir des bases stratégiques en Afrique pour défendre leurs intérêts et ceux des pays impérialistes, comme Grand Gendarme de la mondialisation, pour assiéger les zones maléfiques ,juste au lendemain du lancement du projet du Grand Moyen Orient et de l’impossible arrestation de Ben Laden .Mine de rien la Mauritanie se pavoise de sa nouvelle situation mais ignore en même temps le danger qu’elle encoure en tant qu’enjeu réel entre les grandes puissances et particulièrement entre les Etats Unis et la France lancée dans le défi sarkozien de l’union méditerranéenne.
Les élections présidentielles, après les élections parlementaires, ont bien eut lieu sous l’œil vigilant des observateurs internationaux (la représentativité y est) .On est même allé jusqu’à applaudir la naissance d’une expérience démocratique montée sur les créneaux du Maghreb et du monde arabe dont les régimes politiques en présence laissent à désirer à plus d’un coté .Le vent du changement ne s’est pas fait attendre. Le putch surprend les observateurs comme les Etats et les instances internationales, en gelant le poste du président élu démocratiquement et déchouant le gouvernement. La machine diplomatique tourne rapidement lançant en l’air des positions allant de la dénonciation jusqu’au refus et la revendication du retour du régime démocratiquement mis en place (par la junte militaire gardienne indéfectible du Pouvoir) . Seulement Il semble que les positions exprimées ne sont, en fin de compte, que des positions de forme vouées à la consommation, à la surenchère, étant donné que tous les protagonistes quel que soit leur situation, trouvent dans le putsch un des cotés qui les arrange ne serait ce que provisoirement.
Les putschistes, pris dans l’étau des événements et leurs propres manigances , se lancent dans une course de contacts diplomatiques pour convaincre qui veut les entendre ,de leurs bonnes intentions comme de leurs bons offices pour présenter les garanties de protéger les intérêts de tout un chacun .Réussir vaut certainement une chandelle au moins pour apaiser la situation diplomatique au niveau du bassin méditerranéen !Mais reste la question de la forme de la démocratie nouvellement imposée d’en haut et par la force des armes. Correspond-elle à la forme qu’imposent les américains par les armes en Irak après avoir fait fi des lois et institutions internationales ?
Le problème est bien posé .Qui des deux grands de la France ou des Etats-Unis pourra attirer la Mauritanie à son sillage hégémonique suite à ces changements : élections démocratiques, putsch-blanc qui arrange les choses pour le moment en terme de protection des intérêts mais reste sous les menaces des américains si toutefois il y a une mise en cause de la naturalisation des rapports avec Israël
Issue en vue pour le moment est de geler l’erreur militaire en attendant que soit résolu le conflit entre la Russie et la Géorgie et la fin des Jeux olympiques politisés excessivement cette fois. En attendant il est primordial que l’affaire mauritanienne sorte du bourbier inter national où les intérêts des peuples sont marginalisés et bafoués et où des esprits mal intentionnés se proposent de fausser le jeu, mais au profit de qui ?
Sidi Slimane 13/08/08