الاثنين، 11 أغسطس 2008

Quel choix de démocratie pour la Mauritanie


       Quel choix de démocratie pour la Mauritanie
                                                                                    121848 
                                                       Idrissi Houssaine
L‘armée s’est avérée  encore forte à la suite du coup d’état accompli   mardi 5 août 2008 contre le président élu démocratiquement Sidi Ould Cheikh Abdallah. Elle a confirmé ainsi son omniprésence en tant qu’acteur réellement efficient en Mauritanie, malgré la déclaration verbale de se retirer de la scène politique  au terme de la préparation des élections législatives et présidentielles. Maintenant on sait que l’armée est bien là sans aucune forme de commentaire sinon celui de la force ,et que la démocratie montée sur les créneaux auparavant est loin d’être effective bien que  médiatisée et fardée  minutieusement  .Nous sommes là , bel et bien ,devant une démocratie   formelle , de vitrine comme dit tout un chacun , destinée , en fin de compte, à  convaincre l’opinion à l’extérieur comme à l’intérieur , que la Mauritanie est sur le sillage  d’édifier au Maghreb un état démocratique. C’est une première. Le régime présidentiel a été facilement suspendu de force. Motif déclaré (selon le terme  des artisans du coup d’état dont Mohammed ouled Abdul Aziz)est que le gouvernement déchu avait atteint un degré de vulnérabilité tel que le Président ,détenu actuellement ,était incapable de prendre toute initiative susceptible de résoudre les problèmes  brûlants du moment , ce qui a permis l’ intervention de l’armée. Et l’intervention a eu lieu  sans verser une goutte de sang  parait il, parce que ce qui importe pour l’armée,  clé de voûte dans le système politique Mauritanien, c’est l’Ordre  et seulement  l’Ordre comme le décrit rageusement le général Cavignac en matant la révolution de 1848 à Paris dans le fer et le sang. Véritable solution au conflit de pouvoir en Mauritanie entre les militaires et les civils après l’expérience de Ould Daddah» également imposé d’en haut comme premier Président de la République .Les prémices de ce conflit sont apparus  depuis l’année dernière :  scandale de corruption ;  contrebande de drogues ;assassinats de touristes ;  libération d’ esclaves ;  découverte de puits de pétrole ;  normalisation des relations diplomatiques avec Israël et l’exploitation des richesses minérales et halieutiques  au profit  des sociétés multinationales. Tout cela confère à la lutte pour le pouvoir une telle complexité qu’elle dépasse la Constitution et les institutions (l’assemblée nationale, le gouvernement et même la présidence) comme l’a indiqué la  junte  dirigeante nouvellement installée au pouvoir.
Dans le cadre de ces changements inattendus mais choquants, le coup d’état soulève plusieurs questions, en particulier, la question de la démocratie dans les pays qui ont souffert du colonialisme, y compris la Mauritanie, autrement dit quelle forme de démocratie pourra convenir aux peuples démunis. Est-ce une démocratie formelle, de vitrine disons, bien adaptable et parachutée d’en haut, ou une démocratie populaire édifiée à partir d’en bas (la nouvelle démocratie selon l’expression des chinois). L’Askar Mauritanien a donné sa réponse claire et nette : la démocratie formelle est largement suffisante .Et la rue Mauritanienne n’a-t-elle pas enregistré la faiblesse de la participation des masses aux manifestations anti-putch si l’on fait exception de quelques groupuscules des beni-oui-oui ,comme si le putch n’ affecte en rien la majorité de la population dont  la situation économique et sociale est en plein détérioration suite à la flambée des prix, la pénurie de denrées alimentaires et d’emplois .Puisque ces masses marginalisées n’ont pas bénéficié équitablement  des richesses nationales elles ont boudé  le coup d’état qui n’est plus ni moins , à ce qu’il parait ,qu’un règlement  de compte entre les factions véritables dé tentatrices  du pouvoir. Quand est-ce qu’on va comprendre que le pouvoir ne se résout pas par l’intervention armée pour monopoliser la richesse, mais se résout par une juste répartition des richesses pour édifier un régime juste et démocratique,
Si non quel est l’intérêt d’un pouvoir dictatorial s’il ne protége pas ses intérêts et les intérêts de ses maîtres par l’imposition de la démocratie formelle.
 Sidi Slimane  Le 10 Août 2008
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N.B:(Traduction de l’article précédente du même écrivain)