الخميس، 19 مارس 2009

ACME/ MAROC A BIEN RAISON DE POSER LA QUESTION


ACME/ MAROC A BIEN RAISON DE POSER LA QUESTION
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Par Houssaine Idrissi
En marge de son A .G , ACME /MAROC a bien eu l’audace de remettre en question la politique de l’eau jusque là appliquée au Maroc .  Mrs Saïd SAADI et Najib AKASBI experts en la matière de l’eau et sa gestion, convoqués à l’Institut Hassan II d’Agronomie au matin du samedi 07 Mars 2009, avaient présenté  en ouverture des travaux de l’assemblée générale  les multiples aspects de cette politique. Le problème de la gestion de l’eau tant au niveau urbain qu’au niveau rural est mis sous la loupe pendant une heure bien pleine. L’intervention de Mr M. Saïd Saadi s’est focalisée sur l’expérience de la gestion des eaux à Casablanca dans le cadre du contrat entre la collectivité urbaine de Casablanca et la Lydec alors que l’intervention de Mr N. Akesbi  s’est chargée de questionner l’incidence de la politique des barrages sur l’économie nationale
/    première intervention : le torchon brûle à la Lydec
            
        Les allégations soulevées par le membre du CUC contre les agissements de Lydec au cour de son action à Casablanca émanent des manquements de la société délégataire de la gestion de l’eau de l’électricité et de l’assainissement dans notre métropole en rapport avec le cahier des charges de 1997 et suite au mouvement de protestation de la société civile contre la hausse des factures de l’eau et de l’électricité . 2006 inaugure donc le débat autour de la gestion déléguée tant au niveau du Conseil de la ville qu’au niveau de la société civile la presse semble en marge du conflit .Le torchon brûle chez Lydec sur plus d’un coté selon l’audite et le rapport de la commission des experts par la distribution de dividendes d’une manière anticipative( plus de 560 Millions de DH entre 2003 et 2006) , l’introduction en bourse sans consultation au préalable du conseil, le transfert de devises (678 Millions de Dh) d’une manière frauduleuse , et le rendement qui laisse à désirer . La mise en question de la gestion déléguée découle de ces manquements qui sont diamétralement opposés aux objectifs du contrat entre Lydec (groupe Suez Lyon) et le Conseil de la ville de Casablanca pour remédier au problème de l’eau de l’électricité et de l’assainissement tant sur le plan de la gestion que sur le plan de la distribution .Bilan de plus de 10 ans de gestion déléguée au moins à Casablanca est négatif  suscitant ainsi un véritable tollé au sein du conseil de la ville pour achopper sur un nouveau contrat qui arrange , sous des pressions de diverses formes, tout le monde sauf les consommateurs les plus démunis encore en attente d’un raccordement promis (10000 prévus par le cahier des charges ,seuls 1250 accomplis réellement ) déjà par le premier contrat :fixation de tarifs pour 10 ans ;restructuration du réseau défectueux , amortissement des pertes ;augmentation d’investissements (1 Milliard de DH) tout en diminuant les investissements techniques dont les retombées sur les factures ne sont pas légères .Bref le constant est lourd de conséquences et a failli mettre un terme à l’expérience de Lydec à Casablanca pour menacer directement l’expansion des multinationales dans leur  conquête au domaine des services et de la gestion déléguée .La pression diplomatique les intérêts capitalistes au Maroc sont venus à bout aux difficultés objet du débat houleux au sien du conseil de la ville pour aboutir en fin de compte à réitérer l’emprise de Lydec sur notre grande ville économique et militante qu’est Casablanca . Mr. Saïd Saadi de conclure ,sur un ton amer de militant, que l’exemple de Lydec est bien clair et net pour ce qui est de l’exploitation capitaliste de nos potentialités comme de nos insuffisances techniques et gestionnaires  dans le cadre des différends entre groupes et formations politiques  quant au problème de la gestion déléguée en pratique à Casablanca ou ailleurs .  
                    tendance vers la gestion déléguée dans l’irrigation ?
 
Mr .Akesbi s’est lancé dans l’analyse critique de la politique des barrages inaugurée au début des années 60 du siècle dernier et dont l’objectif principal est d’apporter une solution concrète à la pénurie de l’eau de par la situation géographique de notre pays  et les besoins en eau dans le domaine d’irrigation ; sur 70 à 75 % des terres fertiles qui ont besoin de l’eau seuls 20 à 25 % de ces terres profitent de barrages ce qui équivaut à quelques 720 000 ha sur  000  1000 ha prévus à l’irrigation et par la politique des barrages . C’est l’un des points soulevé par le conférencier pour montrer que le problème de gestion de notre patrimoine hydrique commence à soulever des questions tout aussi pertinentes en milieu rural qu’en milieu  en urbain  surtout quand il s’agit de faire une comparaison entre l’enveloppe budgétaire allouée à la réalisation de ces grands projets et les bilans qui laissent à désirer sur le terrain. Une véritable incompatibilité entre les capitaux gaspillés et les réalisations ,du fait des manquements et de la mauvaise gestion du secteur de l’irrigation comme celui de la production .Le problème de la gestion des eaux ,toute proportion gardée, est posé avec acuité malgré les efforts déployés dans le domaine de l’infrastructure (canaux d’irrigation, la petite et la moyenne irrigation,les offices régionaux de la mise en valeur et les budgets accordés au secteur de l’agriculture ) ce qui d’ailleurs a imposé l’ajustement structurel du milieu des années 80 tout aussi fantaisistes que fiables pour remédier aux problèmes cruciaux que vit la campagne marocaine non seulement sous le poids de la sécheresse et le stress hydrique mais également sous le poids combien lourd de conséquence de la mauvaise gestion et de la corruption et déboires abusifs  comme du joug du statut des terres .Le Programme du Maroc Vert semble venir à la rescousse du monde rural marquant au moins cette nécessaire intervention suite à l’échec des fameux réajustement des structures et la previtisation des terres de la SODEA et la SOGETA .Du New Deal à la marocaine bien sur dans l’intérêt de la grande propriété foncière jusque là bénéficiaire de la politique des barrages et de différentes reformes qui en découlent tant au niveau structurelle et de la gestion qu’ au niveau de la commercialisation des récoltes .Le problème de l’eau est là et déjà on prépare la transition pour une gestion déléguée : la région du Souss touchée profondément par la dure sécheresse livre les permisses de l’intervention des multinationales dans le domaine de l’irrigation ( gestion déléguée, forages ,adduction d’eau ) et la marchandisation de l’eau .Le conférencier dénonce cette tendance parce qu’elle révèle la manifestation du capitalisme international par le biais de ses filiales pour s’accaparer de notre patrimoine hydrique en campagne qu’en ville.
 
conclusion
 
A la fin du débat  ouvert à l’auditoire Mr Lahlou Mehdi ,président en exercice de ACME /Maroc suite aux éclaircissements des deux intervenants ,se voit dans l’obligation de rappeler la position d’ACME/MAROC quant aux manquements de Lydec à Casablanca ( voir communiqué et conférence de presse à ce sujet) et de rappeler les principes fondamentaux contre la marchandisation de l’eau tant en ville qu’en campagne pour appeler l’Etat à changer sa politique de l’eau et de  lire le communiqué suivant en clôture de la premier round de l’AG d’ACME/MAROC ou il  :
-        Appelle de nouveau à considérer le Droit à l’eau comme un droit humain fondamental et organiser sa distribution comme un service social de base qui ne peut être laissé à la loi de l’offre et de la demande.
-        Demande au gouvernement marocain de refuser les décisions du Forum mondial de l’eau – dictées par les grands groupes privés mondiaux de l’eau – et de se comporter au sujet du droit à l’eau comme l’ont déjà fait des pays tels que l’Afrique du Sud, l’Uruguay, La Bolivie, Venezuela ou Cuba
-        Appelle le système des Nations Unies à prendre en charge l’organisation du Forum mondial de l’eau à l’avenir, comme une première étape en vue d’inscrire le Droit à l’eau dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme
-         Demande la promotion dans les activités liées à la production et à la distribution de l’eau du partenariat public-public, entre pays du sud et pays du nord, et entre pays du sud eux-mêmes.
-        Demande l’institution de mécanismes crédibles pour inclure la société civile dans le suivi et le contrôle des activités des organismes publics chargés de la production et la distribution de l’eau et agir à ce propos selon les principes de la démocratie participative. 
 Sidi Slimane  
   18 /03/09